Vendredi 9 décembre 2022 était inaugurée la phase 1 des travaux de requalification de la rue Thiers
Des travaux ayant pour objectif de:
• Faire d’Avignon une ville résiliente face au dérèglement climatique
• Favoriser les modes de déplacement vertueux pour diminuer l’exposition des habitants à la pollution
• Diminuer les circulations massives de transit qui impactent la qualité de vie
ZERO DEGRÉ
La requalification de la rue Thiers :
- Cherche à lutter contre les îlots de chaleur par la plantation de 14 arbres dans un environnement strictement minéral actuellement. Ces plantations sont l’occasion de préserver la biodiversité en ville et de participer au maillage des parcs et jardins de proximité.
- Veille à la pérennité et à la croissance des essences plantées pour que les arbres puissent fournir de la fraîcheur avec des fosses de plantation adaptées et par le choix d’essences compatibles avec le climat méditerranéen.
- Valorise les matériaux clairs pour diminuer l’absorption de chaleur et par conséquent sa restitution la nuit.
- Contribue à la désimperméabilisation des espaces urbains en créant 75 m² d’espaces en pavés à joints poreux.
- Crée un point de rafraîchissement avec l’implantation d’une fontaine à boire
- Minimise la consommation énergétique de l’éclairage public avec l’emploi de la LED et l’arrêt de l’éclairage de valorisation après 1h du matin.
- Diminue les activités polluantes en milieu urbain en valorisant les déplacements des piétons et des cyclistes.
ZERO TRANSIT
La Ville mène depuis 2014 une politique de revitalisation du centre-ville, avec des projets de requalification urbaine qui participent à la politique d’apaisement de l’espace public.
Ces projets contribuent à développer une ville où la vie locale est amplifiée, où la cohabitation entre les modes de déplacement est respectée et où la reconquête de l’espace public est effective au travers d’une atmosphère plus calme et propice aux interactions humaines.
Pour Avignon, cela se traduit par un hypercentre très apaisé délimité par des remparts du XIIe siècle avec de multiples aires piétonnes et des aménagements de zone de rencontre pour être en accord avec la réglementation présente sur l’ensemble de l’intramuros.
Mais l’aménagement seul ne peut pas créer un environnement apaisé, un accompagnement doit être fait en termes de circulation, ce qui a été mis en place en août 2019, avec le plan de circulation du centre-ville.
Avant cette date, chaque jour 55 000 véhicules circulaient entre l’extramuros et l’intramuros, dans un tissu urbain médiéval de rues étroites, à proximité de bâtiments classés et au milieu de places vivantes où les déplacements doux se sont multipliés.
Aujourd’hui, la réduction de 30% de cette circulation de transit a permis d’arriver à un véritable apaisement de l’espace public en lien avec sa requalification.
Le projet constitue une première phase de requalification de la rue Thiers, percée urbaine du XIXe siècle.
Cette section s’inscrit dans un projet d’ensemble d’amélioration du cadre de vie de l’intramuros et doit être étendu à l’ensemble de la rue Thiers, jusqu’aux remparts, dans un second temps.
Sur la rue Thiers, le maintien de la perspective s’impose par la volonté de révéler l’identité spécifique vis-à-vis d’autres rues de l’intra-muros. Le parti d’aménagement vise à mettre en valeur le caractère structurant de cet axe et la variété des formes bâties au travers d’un parcours dans le tissu urbain. Si l’ordonnancement architectural rigoureux est imposé par la composition initiale, la volonté aujourd’hui est de concevoir cet axe comme un lieu de promenade ponctué par une présence végétale sans contraindre le déplacement des piétons dans ce secteur commercial dans lequel est donnée la priorité aux modes alternatifs.
Cette portion de la rue Thiers, entre la rue de l’Olivier et le carrefour avec les rues Philonarde et Paul Saïn amorce le secteur apaisé et piétonnier du centre-ville, qui débute là où se tenaient les remparts du XIIe siècle aujourd’hui disparus.
PALETTE DES MATÉRIAUX
- La gamme de matériaux relativement réduite respecte les orientations de la charte des espaces publics de la ville, à savoir :
- Béton désactivé clair, pour les espaces partagés et espaces de respiration pour une ambiance de placette ;
- Pierre de calcaire dur, pour les différentes bordures, caniveaux et bandes structurantes ;
- Pavés calcaires durs de différentes nuances, pour le revêtement filtrant des trachées de plantation d’arbre ;
- Enrobés clairs sur une bande centrale.
VÉGÉTALISATION
14 arbres au total seront plantés entre la rue de l’Olivier et Saïn / Philonarde. Les espèces sélectionnées seront choisies en fonction de leur adaptation au milieu urbain, de leur résistance aux maladies et aux conditions climatiques, et de critères esthétiques. L’emprise réduite de la rue Thiers et la linéarité de son tracé impliquent des arbres au gabarit fuselé. Le mode opératoire de plantation correspondra à la Charte de l’Arbre de la Ville d’Avignon.
Les arbres sont plantés en fosse continue offrant aux végétaux un volume de terre végétale nécessaire à leur développement optimal et longévité. Revêtues de pavés de pierre naturelle à joints perméables, elles constituent un dispositif d’infiltration des eaux pluviales.
VÉGÉTALISATION PARTICIPATIVE
La ville d’Avignon, à travers l’opération « Avignon, Végétalisons ensemble nos Espaces Publics », s’engage dans la végétalisation des espaces publics de proximité. Dans le cadre de cette démarche elle associe systématiquement la population aux projets de mise en valeur du cadre de vie quotidien dans l’ensemble des quartiers de la ville, en offrant aux habitants la possibilité de planter devant chez eux, avec l’appui de la commune.
Les objectifs
- Valoriser le cadre de vie en embellissant les rues ;
- Créer du lien social et améliorer l’ambiance vécue de l’espace public ;
- Renforcer la présence de la nature en ville et reconnecter les espaces verts entre eux, pour enrichir la biodiversité urbaine ;
- Créer des cheminements agréables, fleuris et apaisés favorisant les déplacements doux, améliorer le confort thermique des quartiers en luttant par le végétal contre les îlots de chaleur urbains (lutte contre la canicule) ;
- Masquer les murs dégradés ou peu esthétiques.
Un peu d’histoire...
LA PERCÉE DE LA RUE THIERS
Au cours du XIXe siècle, l’arrivée du chemin de fer entraine une transformation importante de la cité. La ville qui était essentiellement développée à l’Est en raison de la proximité du Rhône, s’oriente alors vers le Sud avec la gare qui apparait proche des remparts. En 1854 la liaison Lyon-Avignon-Marseille est ouverte. Pour confirmer cette nouvelle circulation vers le sud, la rue de la République est alors percée entre 1856 et 1867.
Dans un second temps, le chantier de la rue Thiers débute en 1869 mais le gros des travaux s’effectue entre 1874 et 1877. Elle emprunte le tracé de l’Ancienne « Rue du Saule » et traverse une zone maraîchère intramuros. La perspective de la rue Thiers est engagée depuis l’extra muros par une brèche opérée dans les remparts du XIVe siècle.
La largeur de l’axe totalise 11 mètres moyens de façade à façade. La priorité est donnée à la circulation des piétons et des véhicules (charrettes et autres carrioles). Aucune plantation n’y figure.
Des surlargeurs au carrefour de la rue Thiers avec les rues Paul Saïn et Philonarde témoignent d’une probable volonté de poursuivre la modernisation de la trame viaire intra-muros mais jamais aboutie. Néanmoins, l’arrivée de la voie ferrée entraine une spéculation foncière qui ne se limite pas au coeur de la cité mais s’étend sur l’ensemble la commune.
La percée de la voie depuis la place Pie vers les remparts a impliqué la démolition d’un certain nombre de bâtiments pour l’élargissement de la voie mais aussi sa création au travers d’un îlot bâti situé entre la rue Four de la Terre et la rue Philonarde, emplacement des anciens remparts du XIIe. L’ordonnancement régulier souhaité a conduit à la reconstruction de façades parfois plaquées sur des immeubles plus anciens comme il est possible de le distinguer encore aujourd’hui (voir la photo ci-contre).
RUE THIERS (PHASE 1) EN CHIFFRES
140 mètres de linéaire traités
1 800 mètres carrés de surface aménagés
1,1 million d'euros TTC, dont 501 000€ de participation de l'État (au titre de la DSIL)
Nous suivre sur les réseaux sociaux