Des jardins hors du temps
Les jardins du Palais des papes retrouvent leur splendeur
Le projet : 3 jardins, 3 ambiances
Les partis pris du projet sont d’évoquer la très riche histoire du site par la restitution des espaces, des ambiances, des usages, plus que par la restitution des formes. L’échelle exceptionnelle de la façade du Palais est également prise en compte. Le projet reprend les constantes du site : l’eau, les pergolas, les limites et la végétation.
Cette dimension historique est intimement liée à la volonté d’intégrer les usages actuels et futurs, très divers, de ces trois jardins. Budget prévisionnel total des 3 jardins : 1 321 800 € TTC (montant susceptible d’évoluer en fonction du projet définitif).
Le Verger Urbain V (1000m2)
Porté par la Ville et réalisé par le cabinet Repellin Larpin, ce projet de rénovation des trois jardins pontificaux, (prévu en trois phases sur trois années) est un réaménagement complet qui valorise un patrimoine architectural unique classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Contraintes historiques, environnementales, énergétiques se mêlent à cette renaissance hors norme qui ouvre de nouvelles perspectives de visite. Un bâtiment monumental qui n’a décidément pas fini de faire parler de lui ! Ces jardins pontificaux font partie intégrante du Palais, chacun d’eux avait un usage bien précis. Au-delà de l’intérêt en terme d’attractivité que ces trois restaurations ne manqueront pas d’apporter, c’est un pan supplémentaire de notre histoire que nous dévoilons et rendons aux Avignonnais.
Le projet a débuté en novembre 2017, par la restauration du Verger Urbain V. Séparé des deux autres jardins du Palais, c’est un espace public de quartier depuis 1927, ouvert à tous. Sa restauration conserve le passage existant et comprend la plantation d’arbres et d’une prairie centrale fleurie (faiblement consommateurs en eau), l’installation d’une fontaine sèche à l’emplacement de la fontaine disparue, d’une terrasse-verger ombragée et d’une aire de jeux pour enfants.
La rénovation se prolonge en 2018 par la partie haute des jardins, avec la restauration du Jardin du Palais (ou Jardin Benoît XII) pour offrir un lieu de promenade et de détente intégrée dans la visite du Palais. Ce jardin du XIVe siècle ne sera pas restauré à l’identique mais réaménagé à destination des publics d’aujourd’hui, avec une prise en compte du réseau hydraulique initial.
Seconde partie du jardin haut et dernière phase de la rénovation entreprit en 2019, le Jardin du Pape (ou Jardin du Griffon) est un espace qui prépare à la visite des appartements privés du pape. Le projet lui redonne son caractère intimiste et précieux et restitue le parcours déambulatoire par la mise en place d’une galerie périphérique.
Un système de récupération des eaux pluviales issues des toitures du Palais ainsi que la réhabilitation de certains puits existants sont prévus au projet.
2,4 millions d’euros, c’est le montant des travaux de rénovation des trois jardins
«L’idée est de transformer un endroit délaissé et désenchanté, sans usage précis hormis d’être de passage, en un vrai lieu avec son caractère propre », résume joliment Mirabelle Croizier, architecte du Patrimoine. En charge de ce dossier au sein du cabinet Repellin Larpin & Associés, elle ajoute : « On va créer quelque chose qui a du sens en tenant compte des usages actuels et en respectant l’histoire. ». Portée par la Ville d’Avignon, la rénovation des Jardins du Palais est un projet très ambitieux qui poursuit plusieurs finalités : d’une part, compléter le circuit de visite en restaurant le jardin du Palais (ou jardin Benoît XII) et le jardin du Pape (ou jardin du Griffon), faisant renaître ces vergers où poussaient vignes, fleurs, légumes et plantes aromatiques ; d’autre part, créer un espace ouvert au public dans le Verger Urbain V, laissé en friche depuis de longues années. S’étalant sur trois années – les travaux du Verger Urbain V ont débuté au 2e semestre 2017 une fois réalié le chantier de dépollution – cette restauration permet à la fois de renforcer l’attractivité du Palais, de valoriser le patrimoine historique d’Avignon – augmentant ainsi la fréquentation touristique et donc les retombées économiques -, et d’offrir aux Avignonnais un nouveau jardin inscrit dans un cadre exceptionnel.
Respecter l’histoire du lieu
Avec une contrainte majeure : inscrire ce chantier dans un lieu emblématique classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Confiée au cabinet de Didier Repellin, architecte en chef des Monuments Historiques, la maîtrise d’œuvre de ce projet est réalisée en partenariat étroit avec les services de l’État afin que l’approche contemporaine respecte l’histoire et la particularité du lieu. De même sont intégrées les contraintes environnementales de notre époque (comme l’économie d’eau), avec un choix de plantes et de végétaux faiblement consommateurs. Il est également prévu de réhabiliter un système de récupération des eaux pluviales issues des toitures du Palais des Papes conçu au XIVe siècle, comme l’attestent les études archéologiques et les sondages. Un beau projet d’avenir qui tient compte du passé.
Une respiration dans la visite du Palais
Les jardins rattachés au Palais des Papes sont envisagés comme une étape dans la visite et la compréhension du Palais. « Cela permettra de créer une respiration dans cette visite très longue. On va restituer des fonctions et des usages en intelligence avec l’histoire du site, on va révéler les différents éléments de l’histoire passée », explique l’architecte en charge du dossier. En réutilisant l’emplacement de l’ancien escalier qui reliait La Roma* du XIVe siècle au Palais, l’entrée aux jardins est repensée afin de les rendre tout d’abord aisément accessibles, de mieux les intégrer au circuit de visite (en mettant en scène la découverte des lieux et la façade orientale du Palais) et, bien évidemment, de mettre en valeur l’histoire générale du Palais. La visite des jardins commence ainsi par une promenade sur l’emprise de La Roma, à l’ombre d’une pergola évoquant l’ancien déambulatoire du premier jardin du Pape. Les niveaux de sol d’origine sont retrouvés, dans la mesure du possible, autour de La Roma afin de mettre en valeur l’emprise du bâtiment disparu. *Galerie ouverte sur le jardin
Cette réalisation fera demain l’objet d’articles dans les revues scientifiques du monde entier car le sujet de la restauration des jardins du Palais de Papes est unique. La Ville d’Avignon porte cet axe de valorisation exceptionnel en assurant le financement et la maîtrise d’ouvrage. Cela est aussi rendu possible grâce aux aides de la Région et de l’État, au financement de la fondation l’Occitane (100 000 € qui ont permis de financer les études scientifiques et techniques, ainsi que les sondages archéologiques), la fondation du Crédit Agricole (80 000 €), le cercle des mécènes du Fond de dotation du Palais des Papes, et les partenaires d’Avignon Tourisme.
La Ville s’est appuyée sur des entreprises compétentes qui ont donné le meilleur d’elles-mêmes pour permettre de tenir les coûts et les délais dans un environnement contraint. Il s’agit des entreprises suivantes :
- Maçonnerie Pierre de taille : Entreprise GIRARD pour un montant de travaux de 875 165,17 € HT.
- Voirie et réseaux divers : Entreprise BAS MONTEL pour un montant de travaux de 206 592,87 € HT.
- Espaces Verts : Entreprise SOLEV pour un montant de travaux de 139 752,31€ HT.
- Ferronnerie - Serrurerie : Ent. PERRUT pour un montant de travaux de 242 625,01 € HT tranches optionnelles incluses
- Fontainerie : Entreprise SUD FONTAINE pour un montant de travaux de 166 397,90 € HT.
- Jeux : Entreprise EVASION pour un montant de travaux de 129 546,50 € HT.
Le coût du projet se décompose comme suit :
Verger d’Urbain V : 867 000 € HT
Jardin du Pape : 482 000 € HT
Jardin du Palais : 409 000 € HT
Montant des travaux : 1 758 000 € HT
Verger d’Urbain V : 75 000 € HT
Jardin du Pape : 78 000 € HT
Jardin du Palais : 58 000 € HT
Montant de la mission de maîtrise d’œuvre : 211 000 € HT
Verger d’Urbain V : 1 130 000 € TTC
Jardin du Pape : 672 000 € TTC
Jardin du Palais : 560 000 € TTC
Total TTC travaux et maîtrise d’œuvre : 2 362 000 € TTC
Le Jardin du Pape (662m2)
Ce jardin fera à terme partie du circuit de visite du Palais.
C’est un jardin intime qui préparera à la visite des appartements privés du Pape. Originellement d’accès privé, ce lieu très encaissé dans le bâti et l’enceinte du Palais était le seul espace extérieur en relation directe avec les appartements du Pape. Le projet redonne au Jardin du Pape son caractère intimiste et précieux. Il restitue également le déambulatoire qui ceinturait le jardin par la mise en place d’une galerie périphérique.
Livraison fin 2019
Budget prévisionnel :
Coût total : 1,8 millions d'euros
Le Jardin du Palais – BENOIT XII (1250m2)
Il offrira un lieu de promenade et de détente intégrée dans la visite du Palais. Il s’appuiera sur la seule trace tangible du jardin du XIVe siècle : le réseau hydraulique.C’est cet élément qui constitue l’armature structurante du dessin du jardin. Le parti pris est donc de montrer le parcours de l’eau, de le« scénographier ».
Le pilier creux a toujours eu un rôle technique d’acheminement de l’eau. Évacuation des eaux usées, acheminement de l’eau propre, il était un des éléments pivot du système hydraulique général du palais et des jardins. Il est donc prévu de réhabiliter ce système de récupération des eaux pluviales issues des toitures du Palais des Papes.
La fontaine et le puits
Création d’une fontaine à l’emplacement de l’ancien griffon. Bassin pierre d’une canne de diamètre. Cette fontaine est une création contemporaine qui évoque l’emplacement, la forme générale et l’ambiance musicale liées à l’eau dans le jardin du Pape. Le socle du griffon est complété par un 3e niveau de marches en pierre de taille. Le puits sec au Sud est mis en valeur par un traitement du sol et une vitre si son état le permet.
Le déambulatoire
La galerie périphérique ferme l’espace et replace la fontaine au centre de la composition et elle évoque les anciens bâtiments contre le rempart sud : galerie des Études au XIVe siècle, appartement des Vice-légats(XVIe au XVIIIe siècle) et constructions des militaires au XIXe(traces au sol). Plantes en pleine terre grimpant sur les pergolas alternent avec les bancs à l’ombre.
Valorisation des arases. La dalle béton de la galerie de la Roma est supprimée, le niveau de sol ancien restitué (compléments de dallage pierre à prévoir suivant l’état sous la dalle béton actuelle). Fermeture de l’accès à l’escalier du XVIIIe par une trappe.
Suppression des cheminées de ventilation en béton, trémies fermées par des grilles encastrées au sol.
Livraison : 2019
Budget prévisionnel :
503 400 € TTC (montant susceptible d’évoluer en fonction du projet définitif)
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