Ne tarissant pas d’imagination pour œuvrer auprès des usagers et animer la vie sociale du territoire, à Avignon, les centres sociaux restent plus que jamais de véritables points d’ancrage et d’accueil : c’est le cœur de leur mission. Présentation des six structures avignonnaises, municipale et associatives, actives, fraternelles et à l’écoute de tous.
« Favoriser l’accès des publics en situation précaire, aller à la rencontre des personnes isolées, soutenir l’engagement bénévole et permettre l’accès à la culture et au sport pour tous : voici ce que nous trouvons essentiels dans la mise en œuvre des missions des centres sociaux. Des missions que nous soutenons à travers des conventions d’objectifs et des partenariats de confiance actifs. »
Cécile Helle
Les six structures agréées par la CAF -sur la base d’un projet social attribué pour 4 ans, ont en commun d’être des lieux de proximité à vocation sociale globale, familiale et intergénérationnelle. Ouvertes à l’ensemble de la population, elles apportent aux habitants des services adaptés à leurs besoins, les accompagnent dans des projets collectifs en lien avec le territoire et les orientent vers les services de droits communs. Ce sont des lieux d’animation de la vie sociale qui permettent aux habitants de s’exprimer, d’échanger, de se rencontrer, avec une attention particulière apportée aux familles et aux publics fragilisés. Inclusion et socialisation, cohésion sociale, citoyenneté et responsabilisation des usagers sont les vecteurs dynamiques de ces lieux de vie où la mixité sociale est toujours encouragée.
1,6 millions d'euros c’est le montant global de financement de la Ville d’Avignon pour accompagner les centres sociaux.
L’Espace Pluriel, multiple et moderne
Inauguré il y a un an, après une réhabilitation d’envergure (1,4 M€), l’Espace Pluriel (quartier Sud-Rocade) est rutilant et opérationnel. Avec son accueil digne d’une galerie d’expositions en partenariat avec l’École supérieure d’Art, sa cuisine de chef parfaite pour des ateliers intergénérationnels, son LAEP (La Parenthèse) lumineux et discret, son gymnase pour des activités tous publics, sa salle informatique, le projet social a tout pour assumer son rôle d’éveil artistique et culturel. Sa particularité ? Son statut n’est pas associatif contrairement aux autres structures mais les mêmes modalités y figurent : accueil de loisirs, secteurs jeunes, famille et parentalité, ateliers seniors, point CAF, activités (alphabétisation, médiation numérique, tricot, poterie, théâtre forum), contrat local d’accompagnement à la scolarité (CLAS), mise à disposition de salles auprès d’associations. « Présidé par le Maire, l’Espace Pluriel est intégré et géré par le CCAS, expliquent Mireille Lambert et Mylène Charroud directrices du CCAS et de l’Espace Pluriel. C’est un équipement à vocation sociale intergénérationnelle, pluridisciplinaire, qui prend en compte la participation des usagers au choix des activités et au projet, notamment citoyen comme le Café des habitants. » Partagé sur deux lieux (Rocade et complexe socio-culturel de la Barbière), il compte 14 salariés, 220 adhérents et dispose de 506 000 € de budget.
+ d’infos : 04 90 88 06 65 - ccas-avignon.fr
L’Espelido, innovant et autonome
Au centre social et culturel l’Espelido (en photo), à Montfavet, les propositions s’adaptent à un public très varié. « On est un peu atypique, reconnait son directeur Laurent Crespin. En plus d’un spectre large d’activités (enfance, famille, seniors), de jardins familiaux, d’un LAEP (lieu accueil enfants parents), d’un chantier d’insertion (relais travail saisonnier agricole) et d’une crèche multi-accueil, on a une boutique de livres d’occasion et un tiers lieu pour du co-working. On s’adresse aux habitants mais également aux associations, aux commerçants. » Cet éventail d’activités et de compétences fait la richesse de l’équipement, composé de 75 salariés, 600 adhérents et 2000 usagers. Acteur assumé de l’économie sociale et solidaire, le centre social innove avec un modèle économique qui lui permet plus d’autonomie (prestations, vente de paniers de fruits/légumes, fabrication de confiture, coulis, tisane…) : soit un tiers d’auto-financement sur son budget global d’1,6 M€. « On est un peu comme une PME mais on répond avant tout aux besoins des habitants, on informe, on fait de l’éducation populaire, c’est le cœur de notre métier. Nos valeurs c’est aussi l’apprentissage, on développe de l’animation pour les 2/5 ans autour du vélo et de la draisienne. » Dans le cadre du périscolaire, 600 écoliers de la Ville ont été touchés par cette activité l’an dernier, et 400 petits jardiniers accueillis dans les Jardins de Favet.
+ d’infos : 04 90 32 45 65 - espelido.fr
Une fenêtre sur Saint-Chamand
Au centre social la Fenêtre, où l’accompagnement des habitants touche également les axes famille, parentalité, accès aux droits et réussite éducative, une petite dernière a fait une apparition remarquée. C’est la web-radio, ouverte depuis la fin du confinement, qui fait un tabac auprès des usagers, notamment jeunes. Audrey Fournier, directrice de la structure, s’en saisit pour faire du lien et animer le territoire. « Le pan éducatif est important, deux fois par mois, avec des thèmes choisis par les jeunes, on laisse le micro ouvert. Les langues se délient, certaines personnes qu’on n’entend jamais se sont mises à parler, c’est un véritable atout ! » Avec une écrivaine publique qui œuvre également au sein de la structure, la parole est privilégiée. Deux centres de loisirs, un club jeunes, un espace multimédia, un festival Andalou, une fête du jeu, une journée éco-citoyen complètent le dessin de cette structure aux 592 adhérents et 1 500 usagers (budget annuel 545 000 €) qui se définit comme un rempart. Enfin, si le centre social participe au projet de la Manufacture menée au pôle culturel de Saint-Chamand, la place accordée au sport est intense : un coach d’insertion par le sport complète l’équipe de 8 salariés.
+ d’infos : 04 90 57 81 20 - centresocialfenetre.fr
Orel : « Le centre social est un passeur. »
Dans le quartier Nord-Est, le centre social d’Orel a fusionné fin 2021 avec l’ancien OGA et compte désormais 21 salariés permanents, 650 adhérents et touche 1 000 usagers pour un budget de 900 000 €. Jérôme L’Hermitte, directeur depuis 2010, explique : « On est une première écoute pour rediriger les habitants, d’où qu’ils viennent, vers des compétences spécifiques. On couvre un grand champ d’activités, de zéro à la fin de vie, avec des missions allant de la petite enfance au centre de loisirs, l’accompagnement à la scolarité (CLAS), l’insertion-prévention auprès des 18/25 ans. Le centre social est un passeur ! » Pilier de l’agrément, l’accueil généraliste est très développé, tout comme celui des familles, le soutien à la parentalité et les ateliers linguistiques. « Notre grosse activité c’est l’atelier mère-enfant, mis en place pour que le parent (la mère à 90 %) puisse apprendre le français en gardant l’enfant sur place. » Le volet seniors (20 % de la population locale) est également développé avec un club senior qui rompt l’isolement subi. Enfin, les animations en pieds d’immeuble, les activités culturelles et sportives complètent cette structure en plein quartier NPNRU qui lance un appel aux bénévoles, toujours bienvenus.
+ d’infos : 04 90 87 15 19 - centresocialdorel.fr
Monfleury, de la naissance aux seniors
Présente sur le quartier Ouest, la Maison Pour Tous Monfleury gère quatre équipements de proximité : la « maison mère » sur le quartier Champfleury, l’antenne de la place Berlioz (parc Saint Roch), le LAEP les Calinoux (école Louis Gros), et l’Espace 94 (Monclar). Sa directrice, Samia Guillarme, tient particulièrement à la ré-installation de cette dernière antenne : « L’Espace 94 fonctionne très bien, avec un point d’information et des prestations pour les jeunes, des permanences qui ramènent du service public (mission locale, pôle emploi) et de la médiation sociale au sein du quartier. » 1 400 adhérents, 6 000 usagers et 19 salariés composent le centre social, qui a grossi en 2018 après la fusion de la MPT Champfleury et de l’AATOA. « Nous sommes passés de 7 à 19 salariés avec une reprise des activités et le développement des axes jeunesse et famille. Je dis toujours qu’on est plus intelligents à plusieurs : le partenariat au sein de l’équipe est un atout. » Outre l’accès privilégié aux loisirs et à la culture, avec un pôle Art du Cirque, des ateliers théâtre et musique, le développement des activités seniors et des actions solidaires (friperie du mardi, vides-greniers et en projet un magasin solidaire à Monclar) bat son plein !
+ d’infos : maisonpourtousmonfleury.fr
Poursuivre le projet à la Croix des Oiseaux
Quant à l’Espace social et culturel de la Croix des Oiseaux, quartier Nord-Rocade (14 salariés permanents, 1210 adhérents et 627 000 € de budget) il est en plein recrutement d’une nouvelle direction. Isabelle Orsini, chargée de mission détachée de la Fédération des centres sociaux de Vaucluse (à laquelle tous les centres sociaux adhèrent) assure la transition jusqu’à décembre. « L’intérêt majeur d’un centre social c’est de s’adresser à son territoire d’implantation : c’est l’équipement central du quartier pour répondre à toutes les questions des habitants en termes d’urgence (accès aux droits), les réorienter vers les bons partenaires, et également mener avec eux un travail pour créer des projets. » La structure dispense des cours d’alphabétisation dans cinq lieux du territoire : 240 personnes ont suivi les ateliers socio-linguistiques en 2021, gagnant ainsi en autonomie dans leur vie sociale. Le projet du centre, réhabilité pour 2 M€ en 2019, est axé sur ce travail avec les habitants. « L’enjeu aujourd’hui c’est de conserver ce lieu ouvert à tous qui permet la mixité à travers l’animation du territoire, un lieu où on peut parler et se cultiver. »
+ d’infos : 04 90 13 41 41
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