Enchâssé entre les bords du Rhône et les voies de chemin de fer, le Quartier Nord d’Avignon composé de 15 000 habitants, s’étend des Remparts jusqu’au Pontet, puis de la Rocade Charles de Gaulle aux avenues de Weztlar et de Colchester. Ce territoire éminemment populaire est composé d’une mosaïque de micro-quartiers (Synagogue, Jardins Neufs, Reine-Jeanne, Saint-Jean) où se côtoient habitats collectifs et résidences pavillonnaires. Le quartier se distingue par son intense activité associative et son dynamisme économique. Le Quartier Nord va connaître un profond renouveau à la faveur du Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU) lancé dès ce premier trimestre 2023. Les zones classées prioritaires vont être réhabilitées pour offrir un cadre de vie plus agréable et attractif à ses habitants. Un chantier au long cours porté notamment par la Ville et l’État. C’est dans cet esprit de renouveau que la mairie de quartier accueillera prochainement une Maison Commune afin de proposer toujours plus de services et de proximité aux habitants. Car plus que jamais, la Ville mise sur le Quartier Nord, ses atouts et son potentiel.
« Le Quartier Nord est un territoire dynamique et très actif. Nous avons beaucoup de commerces, d’entreprises, de clubs sportifs et un grand centre social. Il y fait bon vivre. La réhabilitation lancée dans le cadre du NPNRU va impulser une nouvelle donne : le quartier va prendre de la couleur et respirer davantage. »
Kader Belhadj, adjoint délégué au Quartier Nord
La main à la pâte pour chausser les skis
Ils se prénomment Sofiane, Kais, Rayan, Ishak ou encore Marwan. Ils sont au total huit jeunes âgés de 16 à 18 ans issus du Quartier Nord à avoir participé au chantier éducatif créé par Djamel Bouaita, médiateur de la Ville. Objectif : terminer les travaux de rénovation des locaux de la Ligue de l’Enseignement 84. Celle-ci, en contrepartie, s’est engagée à leur financer pour partie un séjour d’une semaine à la station de ski des Orres (Hautes-Alpes). Le chantier a eu lieu chaque mercredi de 13 h 30 à 18 h, entre le 18 janvier et le 8 février. « Ce sont les jeunes qui m’ont demandé en fin d’année dernière s’ils pouvaient aller faire du ski », explique Djamel Bouaita qui a alors eu l’idée de créer le chantier éducatif. « Je veux leur inculquer la logique : tu te mobilises, tu bosses puis tu pars. À l’origine, ils devaient refaire à neuf l’entrée d’un immeuble à la Reine-Jeanne. Mais ça n’a pas pu se faire. Du coup, Kader Belhadj [adjoint délégué au Quartier Nord] et Zinèbe Haddaoui [adjointe déléguée à la ville fraternelle, active et sportive] nous ont orientés vers la Ligue de l’Enseignement qui avait besoin d’un coup de main. »
L’élan de solidarité des commerçants
Pour boucler le financement du séjour, les ados ont pu compter sur le soutien des commerçants de la Reine-Jeanne. « Le boucher, le coiffeur et le mini-marché nous ont donné les 600 euros qui nous manquaient. » Un bel élan de solidarité pour ce groupe d’amis, heureux de mettre la main à la pâte et de partir pour la première fois « au ski et à la montagne ». Des jeunes très reconnaissants à l’égard de leur médiateur et déjà prêts à renouveler l’opération en vue d’un séjour en Espagne cet été.
Demandez l'impossible à The Dream Factory
En 2015, Morgane Cléret quitte Paris, où elle a fait ses armes en tant que freelance dans l’événementiel, et fonde à Avignon sa propre agence, The Dream Factory « sans connaître personne et avec 500 € en poche ». Installée avenue de la Folie, la toute jeune société se spécialise dans la conception et la production d’événements pour des marques (soirées, inaugurations, séminaires, etc.). Morgane Cléret peut alors compter sur un solide carnet d’adresses élaboré à Paris, notamment dans le secteur du luxe. Le succès est rapidement au rendez-vous. Parmi ses clients : « Dior parfums, Dior couture, BMW, DS Automobiles, Fondation Anselm Kiefer, Clarens, GSE [spécialiste de l’immobilier d’entreprise basé à Avignon, ndlr] »… pour ne citer que ceux dont l’Avignonnaise d’adoption a le droit de donner le nom.
The Dream Factory travaille également pour des événements (Festival de Cannes, Rencontre d’Arles…) ou des collectivités. Son champ d’action couvre un large périmètre « de Monaco à Montpellier » avec des incursions fréquentes à Paris, Lyon et autres grandes villes.
L’humain avant tout
La recette d’un tel succès ? « Un vrai savoir-faire et les relations de confiance nouées… tout repose sur de l’humain », répond Morgane Cléret qui ajoute : « Notre métier, c’est avant tout de l’anticipation de problèmes. C’est notre force. » The Dream Factory comprend également The Dream Staff, un service unique en France qui propose le recrutement d’une équipe événementielle complète (hôtesses, chefs cuisiniers, serveurs, régisseurs).
L’agence avignonnaise crée également des podcasts, un support devenu « très tendance » dans les stratégies marketing des marques. « Cela peut prendre la forme d’un reportage audio réalisé lors d’une course, à la demande d’un constructeur automobile », explique Morgane Cléret. Huit ans après sa fondation, The Dream Factory, dont le mot d’ordre est « Soyez réalistes, demandez l’impossible », est devenue une « référence » dans son domaine. « Je veux me concentrer sur la création d’émotions, conclut sa dirigeante. C’est ce qui fait qu’on garde d’un événement un souvenir positif. »
L'épicerie du cœur
Nichée au sein de la Reine-Jeanne, l’épicerie sociale dirigée par l’association Mieux Vivre s’avère un acteur essentiel de ce quartier confronté à des fortes difficultés sociales. Quelque 240 familles bénéficient des distributions de nourriture effectuées tous les mardis et jeudis après-midi. L’épicerie, fondée en 2011, est approvisionnée essentiellement par la Banque Alimentaire. « On fournit également un travail social, explique Kader Neguaz, président de l’association. On peut orienter si besoin vers les centres sociaux, Pôle Emploi ou l’hôpital de Montfavet. Mais surtout, on crée du lien, on discute. » Ainsi, les bénévoles de Mieux Vivre organisent chaque mois un repas ouvert à tous à l’espace Pedro de Luna pour resserrer les liens et apporter de la convivialité.
Un café culturel pour "dynamiser le quartier"
Le 3 décembre, l’association Art en Ciel International a inauguré La Cigale dans la fourmilière, le tout nouveau café culturel du Quartier Nord situé au 30 boulevard de Capdevila. Géré par des bénévoles, le lieu dispose d’un bar avec boissons et planches de charcuterie et/ou fromages, d’une bibliothèque avec jeux de société et d’une scène qui accueille chaque mercredi une session jam. A l’étage, des ateliers (danse orientale, kinésiologie…) sont proposés. « On a plein de projets : café philo, Amap..., affirme Géraldine, présidente de l’association. Notre but est de dynamiser le quartier et de créer du lien social par le biais de la culture. » L’entrée est libre pour les adhérents et l’adhésion annuelle est à 5 €.
Horaires : mercredi et jeudi 18h/23h, vendredi et samedi 18h/0h
Tout roule chez Cycles 84
Cela fait 13 ans que Franck Ayme est à la tête de Cycles 84, magasin spécialisé dans la vente, l’entretien et la réparation de la petite reine. Celle-ci n’a plus de secret pour ce commerçant qui a débuté dès l’âge de 16 ans chez Espace Jacovetti. « C’était à l’époque l’un des plus gros magasins du genre de la région, se souvient Franck Ayme.
Quand il a fermé en 2010, j’ai décidé de me mettre à mon compte et j’ai ouvert ici, au 8 route de Morières. » Le choix est large chez Cycle 84 : « VTT, vélos de route, vélo électriques… » Et la clientèle ne s’y trompe pas. À celle du quartier, s’ajoute une clientèle plus lointaine, attirée notamment par les modèles haut de gamme proposés. « J’ai récemment un client qui est venu exprès de Briançon. Certains clients se font plaisir et achètent des vélos à 11, 12 000 € ! »
Une clientèle qui apprécie également les talents de réparateurs de Franck Ayme. « Je fais beaucoup de réparations, c’est ce qui marche le plus. » À 51 ans, le patron de Cycles 84 dit toujours autant se plaire dans le Quartier Nord, « un quartier très passant, très sympa ».
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