Plus grande île fluviale d’Europe, l’île de la Barthelasse est un espace exceptionnel de 9,8 km2, à deux pas du centre-ville. Terre agricole fertile et zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique, 900 habitants y vivent à l’année… mais nombreux sont les habitués à fouler chaque jour le sol de ses riches terres alluviales et à longer, entre les deux bras du Rhône, ses bucoliques berges dont une partie est classée à l’inventaire des richesses naturelles de France. À sa vue imprenable sur les joyaux de la Cité des Papes, se rajoutent des balades rafraichissantes, un itinéraire cyclable de 13 km, une partie de la ViaRhôna, une mosaïque de richesses naturelles mais aussi de nombreux équipements publics que la Ville complète avec l’ouverture ce mois de juin d’une Maison du Parc.
La Barthelasse a conservé son caractère agricole historique (plus de la moitié de sa surface est consacrée à l’agriculture). On y trouve des producteurs locaux, des fermes, des vignes et des vergers mais aussi des péniches, une mairie annexe (lundi au jeudi 8h30/12h ; vendredi 13h30/17h), un centre de loisirs, une école, un cimetière, des restaurants et un nombre conséquent de structures et associations. Parmi elles, pêle-mêle : 5 campings, 1 centre équestre, 1 club de canoé Kayak, 1 club de skate (Piot), 1 société nautique, des artisans d’art, 1 terrain de foot et 1 de boulistes, 1 mini-golf, 1 parking (Piot), 1 pôle théâtre & marionnette (Deraïdenz) , 1 château, 1 église (œcuménique), 1 parc des Libertés, 1 Compagnie Nationale du Rhône, 1 coiffeuse, 1 boulanger, 1 paintball, 1 garage, 2 piscines, 1 lieu évènementiel (Le Kabarouf), 1 fédération de pêche, des castors, des loutres, des espèces protégées notamment par la ligue de protection des oiseaux, etc…
Un « frigo connecté » : le renouveau de la pause déjeuner
La Ville a sollicité l’agence culinaire Madame C pour cette offre de restauration inédite au sein de la Maison du Parc, avec la consigne d’utiliser exclusivement des produits locaux. L’entreprise de Chérine Latif (traiteur, ateliers cuisine et accompagnement) qui s’est déjà vu confier les frigos connectés de l’espace Cowool où elle est installée, a relevé le défi : « Je proposerai des produits 100 % locaux et majoritairement barthelassiens, des fruits découpés, des salades, des légumes, des ratatouilles, des sandwich végétariens ou traditionnels, du fromage et des desserts, des jus de fruits. Avec ses produits conditionnés (emballage kraft et plastique recyclé ndlr), le frigo connecté remplace le restaurant classique dans un endroit propice au pique-nique. » Idéal sur la Barthelasse ! Accompagnés par Vélo Cargo, qui livrera quasi quotidiennement la marchandise, Madame C promet une date limite de consommation de 2/3 jours maximum. Les prix seront également adaptés, avec des menus établis au rythme des saisons.
Le 3 juin : une journée pour (re)découvrir les îles
De 11 h à 20 h, la journée du 3 juin sera champêtre et festive sur les îles Piot et Barthelasse. La Fête du grand Parc des îles, organisée par la Ville d’Avignon en partenariat avec de nombreux acteurs des bords du Rhône, permettra de découvrir l’incroyable diversité qui règne sur ce territoire de pleine nature, à travers des balades, dégustations, siestes musicales, contes, initiation à la pêche, sports collectifs, randonnées cyclables, pédestres et équestres… Une journée de fête inédite qui se clôturera par l’inauguration de la Maison du Parc à 18 h 30 avec un concert-guinguette : une ambiance inoubliable que n’auraient pas manquer de croquer les peintres de la « Nouvelle École d’Avignon » !
Programme complet : ici
Le saviez-vous ?
D’une superficie de près de 1000 hectares, l’île de la Barthelasse doit son nom à Jean Richard d'Avignon (dit Barthelucius), qui en 1447 prit en bail ces terres au milieu du Rhône auprès de l'abbaye de Saint-André. Il y sema du blé et fit fortune. La Barthelasse était constituée à l’origine de petites îles qui se sont soudées au fil des siècles : seule l’île Piot, au sud, rattachée par comblement en 1812, a conservé son nom.
L’incontournable ferme urbaine et familiale la Reboule
C’est une institution sur l’île et alentours, l’exploitation agricole, reprise pour la 3e génération par les frères Numa, Mathieu et Clément Cappeau, tourne à plein régime sur ses 14 ha. Chacun assurant un rôle à part entière (administratif, production, planification, gestion) au sein de la ferme spécialisée dans la vente directe de fruits et légumes. Ici, 150 variétés de légumes, du plus classique au plus diversifié (40 variétés de tomates par exemple), s’y produisent en agriculture raisonnée, au rythme des saisons.
« C’est un peu notre faire-valoir la tomate, explique Clément, on la cultive en plein champ… ça devient rare, c’est plus difficile que sous serre mais on continue à croire que c’est meilleur. » En plus de la culture légumière, des vergers et des partenaires locaux qui y déposent fromages, miel et œufs, chaque année des nouveautés sont testées : patate douce en 2019, pois edamame cette année. « On essaye des choses, on voit ce qui fonctionne avec les clients, confirme l’îlien de cœur. « La Barthelasse est une terre limono-argileuse fertile et parfaite pour notre activité. Et la vue depuis la ferme est grandiose… » Il faut y aller pour y goûter !
1250 chemin de la Barthelasse
Lundi au samedi 10h/12h15 et 16h/19h30
Distillerie Manguin, artisanale et haut de gamme
Elle existe depuis les années 1940, fondée par Claude Manguin (fils du peintre fauviste Henri Manguin) qui avait racheté 50 ha de vergers sur la Barthelasse. « C’est lui qui a eu l’idée de fonder cette distillerie avec les fruits qu’il récoltait, à l’époque des poires et des pêches, explique la patronne des lieux qui a repris la petite entreprise, avec son mari Emmanuel Hanquier, il y a 12 ans en faisant le pari de faire des eaux-de-vie, liqueurs, pastis, gin et autres spiritueux des produits hauts de gamme. « La consommation a beaucoup évolué ces dernières années, elle est plus qualitative, il a fallu s’adapter et moderniser la gamme. » Du choix des fruits plus précis à la distillation en alambic, de l’embouteillage à la comptabilité douanière, ils ont tout appris et proposent aujourd’hui des produits artisanaux d’excellence, dont l’incontournable eau-de-vie Caraxes et une nouvelle gamme spécifique à base d’olive, distribués chez les cavistes, les bars à cocktails, les restaurateurs en France, à l’export et en boutique et en ligne. Un vrai savoir-faire culturel et patrimonial !
784 chemin des Poiriers – manguin.com
Navette fluviale : électrique, pratique et gratuite !
Du pied du Rocher des Doms à l’île de la Barthelasse, traversez le Rhône en deux minutes avec la navette fluviale : un bateau de 50 places, 100 % électrique (équipé de deux moteurs). Conduite par la Compagnie des Grands Bateaux de Provence, sous délégation de service public pour la Ville d’Avignon, la navette relie les deux berges du Rhône du 15 février au 31 décembre. Panorama exceptionnel et charme provençal garantis !
Depuis sa mise en service en 2000, 3,7 millions de passagers l’ont déjà pratiquée, soit 2 000 personnes en moyenne au quotidien, 50 maximum par traversée -équivalant au nombre de gilets de sauvetages à bord-. Entièrement gratuite pour les usagers, les vélos (jusqu’à sept) et les chiens (en laisse) sont autorisés. Seule condition pour embarquer : la météo, la motorisation n’étant pas assez puissante en cas de grand vent (au-dessus de 80 km/h et débit du Rhône autorisé à la navigation à moins de 3 800 m3/s). Nathalie Boesch et Lena Vogelsperger, responsables respectives de l’exploitation des Grands Bateaux de Provence et de la navette, ont passé leur permis de capitaine sur cette navette. Leurs meilleures (et pires) anecdotes ? Des demandes en mariage, des mini-pièces de théâtre, l’excitation des écoliers qui se rendent au centre aéré, mais aussi des scènes de ménage ou des pleurs de chiens…
Le 3 juin : Fête du Grand Parc des îles
de 11 h à 20 h 52, toutes les 15 mn environ
Promenade d’1h offerte sur le bateau Le Saône (90 personnes) à 12 h et 17 h (inscriptions sur place)
Festival Id-Ile - Deux jours pour savourer la musique
C’est la première édition, et l’évènement est d’envergure : éco-responsable, éthique et inclusif, le festival de musiques actuelles s’installe pour deux jours, en plein air, au Centre de Loisirs de la Barthelasse ! Une programmation concoctée par l’association Idylle en collaboration avec l’agence Effervescence et organisée en partenariat avec PiPole productions et la Ville d’Avignon. « C’est un festival qui s’adresse à un public diversifié, confirme Pascal Maurin, co-directeur artistique. La soirée du vendredi s’adresse aux très jeunes avec les têtes d’affiche Dinos et Sofiane Pamart, et le samedi à un public plus large avec Jain et Kungs. Ce sont des esthétiques musicales très différentes, urbaine le vendredi, pop électro le samedi : entre 6 et 8000 spectateurs sont attendus. On veut construire un festival dans la durée, cette première édition permettra d’ajuster et de se projeter pour qu’en 2025, il dure 3 jours et accueille 20 000 spectateurs ! C’est le festival des Avignonnais : on met en place des partenariats avec des structures du territoire, pour pousser encore plus le tremplin de repérage des artistes avignonnais. » Eco-responsable, éthique et inclusif, ID-ILE s’installe pour deux jours au centre des Loisirs
Le 9 juin : Dinos, Sofiane Pamart, Jazzy Bazz, Dj Bens, Mona Guba et N3MS, gagnants du tremplin rap Id-ile (inter-plateaux : JiddyBruh)
Le 10 juin : Kungs, Jain, Suzane, Pi Ja Ma (inter-plateaux : Madame Benoit)
+ d’infos : id-ile.com
Suzane : « Je vais essayer de faire un show dont on se souviendra »
Comment allez-vous depuis notre précédente interview, en plein Covid ?
Je commence enfin à prendre le recul sur tout ce qui s’est passé depuis. Je suis un bébé Covid, j’avais été très présente sur la scène en 2019, en 2020 j’ai gagné la Révélation scène et j’ai sorti mon album, le Covid a été une période particulière pour l’industrie musicale et pour tous ! J’ai eu la sensation qu’on me coupait l’herbe sous le pied mais ce qui a été le plus compliqué c’est que ça a duré. Le temps qu’on passe à autre chose a été très long. J’ai eu la chance de faire partie de ceux qui ont pu continuer à faire des concerts, on a vécu des expériences particulières pour continuer à partager notre musique avec des gens. Aujourd’hui, je me rends compte de tout ce qui m’est arrivé depuis 2019, il y a eu 400 concerts ! Ça fait 5 ans que je tourne, je me suis lancée à corps perdu dans cette quête de vouloir écrire des chansons et monter sur scène.
Artistiquement, le Covid vous a amené autre part ?
J’ai pondu un 2e album en plein Covid, Cameo, plus pop, peut-être un peu plus nostalgique. J’ai eu besoin de raconter des choses essentielles, simples, de m’ouvrir un peu plus, dans l’intime, avec toujours ma vision sur le monde. Cet album m’a suivie. J’ai effectivement cassé un petit filtre. J’ai adoré arriver dans ma combi avec mon petit carré, j’ai été beaucoup identifiée comme ça mais je ne voulais pas rester prisonnière. Ce n’est pas anodin si j’ai appelé cet album Cameo, c’est l’auteur qui entre dans sa propre œuvre, un moyen de montrer un peu plus l’humaine que l’artiste. J’aime me transformer mais toujours avec la quête de me sentir moi-même : c’est ce que je raconte aux gens depuis le départ. Croyez en vos rêves, soyez vous-même, ne vous déguisez pas. C’est ce que j’essaye d’appliquer dans ma vie. J’ai aussi fait depuis 2020 deux dates à l’Olympia, ça a été phénoménal, planant, incroyable !
Et aujourd’hui, vous jouez enfin à Avignon, votre terre natale !
Quand j’ai vu arriver cette date, j’ai dit oui tout de suite. Je suis très contente que ce soit à l’occasion d‘un nouveau festival de musiques actuelles, qui accueille une belle programmation diversifiée, je suis contente de faire partie des artistes programmés. Moi j’y serai allée en tant que public ! Je suis à la maison et je vais enfin pouvoir dire, dans ma ville : Avignon, est-ce que t’es là ? J’ai joué en Chine, en Mongolie, en Pologne, en Allemagne, et je n’avais jamais joué chez moi, ça commençait à être très frustrant ! Je vais arriver avec une envie folle de partager ce moment avec des gens que je connais… il y aura sûrement des visages familiers dans la foule… Je vais jouer une heure et je vais essayer d’en faire un show dont on se souviendra !
Vous faites partie du comité Terre de culture 2025, ça représente quoi ?
Quand la Maire m’a proposé ce projet, j’étais honorée en tant qu’Avignonnaise, j’aime ma ville, je me suis souvent dit que si je pouvais aider et faire partie d’une chaine pour la ville, je serai heureuse. Si je peux apporter un peu de fraicheur et essayer de mettre des choses en place aussi pour les artistes émergents, pour qu’il y ait une scène locale plus présente : c’est mon grand rêve. J’aimerais qu’Avignon soit une ville où les talents puissent émerger sans partir de chez eux !
Photo : Laura Gilli
PI JA MA : « Avignon, c’est mon refuge. »
Vous êtes née et avez grandi à Avignon, quel est votre parcours ?
J’ai participé à la Nouvelle Star quand j’avais 16 ans, je suis restée 2 ou 3 mois à Paris, et comme je voulais faire de l’illustration, quand j’ai fini l’émission je suis restée là-bas pour mes études. Ça fait 8 ans que j’habite Paris… C’est bien, il s’y passe plein de choses pour le travail et les rencontres mais je suis beaucoup trop angoissée pour vivre là-bas… J’ai souvent réfléchi pour retourner vivre à Avignon, là je suis à Marseille pour voir ce que ça donne.
Vous avez déjà sorti deux albums et trois ouvrages dessinés, l’un et l’autre se nourrissent ?
Exactement. J’ai commencé les deux en même temps, j’ai sorti mon premier disque et mon premier livre pour enfants ensemble, vers mes 20 ans, et je me suis dit que je n’étais pas obligée de choisir entre les deux. J’ai fait des études d’illustration et la musique en autodidacte. On finit juste la tournée en novembre, et parallèlement je vais sortir ma première bd.
Ça a été une bonne expérience la Nouvelle Star ?
C’était plutôt une blague à la base, ce sont mes copines qui m’ont inscrite à l’émission, on ne pensait pas que j’allais être retenue ! Quand j’ai fini 3e de l’émission, j’ai commencé un peu à paniquer. Et puis j’ai rencontré Axel Concato avec qui j’ai créé le projet Pi Ja Ma. À 16 ans, on ne sait pas trop ce qu’on veut et ce qu’on vaut. C’était plutôt rigolo comme expérience, avec le recul, je me dis que si je n’avais pas fait l’émission, je n’aurais peut-être pas fait de la musique.
Pi Ja Ma, pourquoi ce nom ?
Quand il a fallu trouver un mot pour notre groupe, je n’ai pas réfléchi pendant 3 jours… j’ai cherché ce qui me ressemblait et qui n’allait pas s’estomper : j’aime beaucoup être chez moi, j’ai un côté ours et je passe du temps dans des vêtements confortables, j’adore dormir, je me suis dit qu’un pyjama ça me ressemblait. Et le P est la première lettre de mon prénom, Pauline.
Vous avez beaucoup d’humour, il y a beaucoup de second degré dans vos chansons.
Je ne m’en rends pas forcément compte. J’aime bien mettre de l’humour dans ce que je fais, ça me rassure et j’aime bien rigoler de manière générale. C’est indissociable du projet ce côté farceur.
Qu’est-ce qui vous inspire ?
Ça dépend des périodes mais j’aime bien aller dans tous les sens, pas me donner trop de règles. Je fais les choses comme elles viennent. Il y a des choses parfois rigolotes, parfois plus graves, mais j’aime garder de la légèreté dans mes dessins et dans mes paroles.
Êtes-vous heureuse d’inaugurer ce nouveau festival ?
Je suis très contente car il y a beaucoup de gens et de proches qui n’ont pas l’occasion de me voir en concert, on n’est pas souvent invités dans le Sud. Je me sens toujours très à l’aise à Avignon, je rentre à la maison. Ça met moins de pression que dans une ville que je ne connais pas. Avignon, c’est mon refuge !
Photo : Florian Salabert
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